jeudi 5 juillet 2007

Prélude

Le Déveron n'existe pas ! Il est de l'imaginaire. Du vent. Une création de cinq minutes, un casque sur les oreilles. Du vide, du rien. Des mots écrits sans sens ni but. Tout juste une vague idée, un fantasme, une touche de vert dans un univers de pixels.

Un jardin à la végétation luxuriante d'arbres et d'arbustes expansifs. Une végétation primitive, une vie galopante. Un dérapage brouillon du néophyte rêvant une forêt vierge de naissance du monde. Tout y est permis ! En vrac : des plantes rampantes vous chatouillant les orteils, des plantes grimpantes aux grandes feuilles enveloppant leurs amours. Des fougères aux feuilles d'escargot se dépliant comme de longs doigts graciles, aux couleurs vertes et tendres.
Des bourgeons en pagaille ; des bourgeons gras ouvrant paresseusement leurs pétales lourds de vie, de petits bourgeons rose pâle, à peine mouillés de rosée risquant une avancée timide dans l'air frissonnant des matins de printemps. Pèle mêle, des jacinthes, des lilas, des grosses fleurs de magnolia odorantes.

Des couleurs comme base. Des verts surtout, profonds et lourds. Des verts tendres, craquants, acidulés, vibrants de légèreté, si fragiles encore du jour de leur naissance. Ilots perdus dans cette vie anarchique, mais presque insolents pourtant de leur jeunesse. Et des taches de couleurs comme autant d'explosions lumineuses ! Des rouges ; sang langoureux palpitant comme des plaies ouvertes, des roses, des blancs virant au crème parcheminés de jaunes fluorescents.

Des odeurs ensuite. Primitives aussi. L'odeur de la terre – forte et grasse, presque aigre. L'odeur de la tourbe et des cailloux concassés. L'odeur des racines.
L'odeur des petits matins de printemps, les jours se dégageant de leur gaine d'hiver. L'odeur du pâle soleil vainqueur, de l'herbe chaude et de la rosée évaporée. L'odeur du froid, de la brume le soir, de l'humidité qui tombe.
L'odeur du frémissement de vie de chaque feuille de chaque branche, après l'averse, quand les arbres s'ébrouent de plaisir et se sèchent au vent dans un air de cristal.

Dans ce paradis de rêverie, ce Jardin de Déveron : trois personnages, trois héros malgré eux d'une histoire qui les dépasse.

Clara la grande cantatrice
Nino le clown
Bango le mystique

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Superbe ! On attend avec impatience de savoir ce qui va arriver à ces âmes follettes en perdition !